Les textes et photos apparaissent dans l'ordre de lecture de la maquette finale.
Quelques lectures du CD qui paraîtra avec le livre sont également en écoute.
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Planète pliante
textes
David Jacob
images
Rémi Arbeau
Owen et Gwen Beuchet
David Jacob
Tanguy
Laurent
Julien Mellano
Etienne Orsini
Olivier Salaün
"Quand je m'endors, à chaque fois, je me réveille."
S., 8 ans
S., 8 ans
Plage avant
Ce dont je me souviens, c'est d'un parfum entêtant, d'une chevelure, d'un
long véhicule qui roule dans la lumière et nous emporte. L'arrivée se vérifie
comme à chaque fois : une pente, tellement épanouie qu'on ne distingue qu'elle
et le ciel. Ce n'est qu'après que le paysage revient, que nous nous arrêtons,
que je pose les pieds au sol, que je ferme la portière brûlante, que j'improvise
une paire de quinzaine de pas et tombe à genoux avec mon vieux velours. D'en
bas, les vagues me regardent. De son bon gant, le vent pourrait me dégommer. On
m'a prévenu que tout va se retirer, qu'il ne faut pas baisser les yeux et que je
vais voir ce que je vais voir. Alors, je tiens bon les branches et la main de
mon oncle au monocle par qui les sandales arrivent.
Ce dont je me souviens, c'est d'un parfum entêtant, d'une chevelure, d'un
long véhicule qui roule dans la lumière et nous emporte. L'arrivée se vérifie
comme à chaque fois : une pente, tellement épanouie qu'on ne distingue qu'elle
et le ciel. Ce n'est qu'après que le paysage revient, que nous nous arrêtons,
que je pose les pieds au sol, que je ferme la portière brûlante, que j'improvise
une paire de quinzaine de pas et tombe à genoux avec mon vieux velours. D'en
bas, les vagues me regardent. De son bon gant, le vent pourrait me dégommer. On
m'a prévenu que tout va se retirer, qu'il ne faut pas baisser les yeux et que je
vais voir ce que je vais voir. Alors, je tiens bon les branches et la main de
mon oncle au monocle par qui les sandales arrivent.
-
Une histoire souple, sans bords, une histoire avec un verso, sans le recto, avec
un mouroir qui tend le dos sous la brise, là où des conversations se plient mais
jamais ne se coupent, une histoire qui n'existe que dans et par la bouche de
celui qui la sait, l'affûte et la débite, avec de l'encre autour des lèvres ;
cela vous va si bien.
-
Sans même s'épier,
Toujours inséparables, au début,
Puis se tenant un jour
A bout de bras,
Comme tout doigt souvent,
Dans ce cas, dix par être.
-
Qui trop embrase
Mal éteint.
-
La muse emplit
Et boucle ses valises,
Ne laissant échapper
Que mouches et buses
De ses vocalises.
-
Nos retours, nos départs ne valent
Que pour et par nos retrouvailles.
Que pour et par nos retrouvailles.
-
Tous les soirs, on attendait dix-sept heures : le passage du train faisait que
l'on criait, nos tartines à la main, les bestiaux dans les wagons, tous, à
regarder le ciel.
l'on criait, nos tartines à la main, les bestiaux dans les wagons, tous, à
regarder le ciel.
-
Dehors, les falaises en rétine ; dedans, le thé bouillant d'aubépine coupe
la porcelaine en un fil, à l'anglaise, par la soucoupe, puis suit en fissures, la
tonnelle sous ma manche, jusqu'à l'or étrange de longues figures blanches.
-
Toutes ces vies lasses,
Sous mes yeux,
Je les suspends
Comme je peux.
-
Triste
En corps,
Bière.
-
Nous avons souvent empoché de vieux plans de vol, jusqu'à nous pencher sous les
vents des pôles. Mais aujourd'hui, nous perchons tout empesés et cherchons à
nous poser, mais en vain.
-
L'œil de la nuit,
Je ne l'ai pas fermé.
-
Un bouton
Sur ce quai,
Un bouquet
Dans le ton,
La branche
De ce sépia
Que j'étiquette,
Ces flocons,
Ce pays blanc
Que je tais.
Sur ce quai,
Un bouquet
Dans le ton,
La branche
De ce sépia
Que j'étiquette,
Ces flocons,
Ce pays blanc
Que je tais.
-
Le miroir compte l'heure et les revers
En silence, comme personne.
En silence, comme personne.
-
Avoir en tête
Que rien ne se cache,
Mise à part, peut-être,
L'armure sous le visage
-
Un petit tablier, à carreaux
Et en sang, montre que,
De temps en temps, à sa guise,
Comme un sablier, Grand Duc que l'on plume,
Le marteau, en un mouvement de balancier,
Monte au nez, hume l'air, puis vise,
Avant de fondre au vent sur l'arête de l'enclume.
L'instant d'une rive, l'œil se ferme aux berges,
Rêve d'un bec que l'on édente,
Avant que la tête rousse, rentrée en son cou,
Ne roule en pente douce et ne se terre.
Et en sang, montre que,
De temps en temps, à sa guise,
Comme un sablier, Grand Duc que l'on plume,
Le marteau, en un mouvement de balancier,
Monte au nez, hume l'air, puis vise,
Avant de fondre au vent sur l'arête de l'enclume.
L'instant d'une rive, l'œil se ferme aux berges,
Rêve d'un bec que l'on édente,
Avant que la tête rousse, rentrée en son cou,
Ne roule en pente douce et ne se terre.
-
Partant du mince indice que l'on a de l'après, mieux vaut embarquer sonder les eaux, même troubles, entre la pince et la perche ; finir par dégager l'idée maîtresse que l'on ne peut parfois rien contre une petite trempette sous un crabe et relever sur un carnet, tout autour des spirales, que les absents ont toujours corps.
-
La perte probable de mon gant
Dans l'avenue de Verdun,
Me fait dire que je pourrais bien,
Un jour, me faire ôter la main.
-
Fixer une vache au vent, à l'heure du thé,
A la langue facile, bien pendue mais râpée,
La méthode à missiles à portée de main,
Tout un art, hacheur de temps,
Un dos large, une tache de sang.
Seules les âmes sœurs sans cible
Savent se tenir. Les autres choient.
-
Mon temps n'a fait qu'un sourd.
-
Qui, au calme, empaille les cœurs des affolés du dernier train ?
-
Dieu que le temple
Passe vite vu d'ici.
-
Mais est-ce
Si sûr mes amis
Que c'est sur Siam
Que l'on misa ?
-
A l'heure des repas, l'homme s'ennuyait tellement, que distraitement, il faisait à manger pour deux. Il mit longtemps avant de trouver quelqu'un pour tenir les chandelles
-
On se parle à travers ces courtes lumières.
Attendre. Il peut bien y avoir tous ces blancs d'Espagne et d'ailleurs ;
petit à petit, je sens bien que je reviens.
Attendre. Il peut bien y avoir tous ces blancs d'Espagne et d'ailleurs ;
petit à petit, je sens bien que je reviens.
-
Ce que tu penses être toi
Ne regarde personne.
-
L'arbalète, en son étrange palette d'or,
Tend sous les phalanges la fin du report.
-
Un seul hêtre vous manque
Et tout est peuplier.
-
Les yeux
Dans
Le halo
Faisceau,
Vent,
J'éter-
Nue.
-
Chaque jour, mon effort réside à faire des tours. Je déficèle des sacs, mon nez tâte les tas et fouille mille noms : j'empile les doutes, d'un côté, les amours, de l'autre. J'édite, l'ampoule au pied, mes petites encres. J'embouteille. Je siffle un peu, me mange une côte, puise dans mes réserves, attrape la petite clé, puis déboîte.
-
Votre cœur, pour faire court,
J'y pose ma paume et prends le pouls.
Mais pour l'ouvrir, je vous l'emballe.
J'y pose ma paume et prends le pouls.
Mais pour l'ouvrir, je vous l'emballe.
-
En cas d'absences répétées,
Prendre trois granules avant chaque repas
-
La veille, d'un commun accord, ils avaient convenu ce qui suit : le premier allait faire le cavalier, l'autre "le cheval de course" ("demi-course" avait-on rapidement rectifié, par précaution).
Bientôt, l'heure ne fut plus l'heure, les mois passèrent, les saisons défilèrent. Par les forêts, les lacs, les montagnes, le cavalier ressentait ce bonheur impossible, celui d'atteindre ce dont il n'avait même pas rêvé.
Le cheval tenait bon, jusqu'au moment où fatigué de poser ses mains sur les épaules de son alter ego, le cavalier voulut opérer une variante en prenant la crinière de sa monture ; c'est là, qu'il sentit, d'un coup, venir une petite perruque.
Ils reconnurent, tous les deux, qu'il était peut-être temps d'arrêter.
Bientôt, l'heure ne fut plus l'heure, les mois passèrent, les saisons défilèrent. Par les forêts, les lacs, les montagnes, le cavalier ressentait ce bonheur impossible, celui d'atteindre ce dont il n'avait même pas rêvé.
Le cheval tenait bon, jusqu'au moment où fatigué de poser ses mains sur les épaules de son alter ego, le cavalier voulut opérer une variante en prenant la crinière de sa monture ; c'est là, qu'il sentit, d'un coup, venir une petite perruque.
Ils reconnurent, tous les deux, qu'il était peut-être temps d'arrêter.
-
Approcher au compas
Les lignes de cette vieille vie ;
Dans ce champ de comas et d'aiguilles
La main cherche encore le réveil.
Les lignes de cette vieille vie ;
Dans ce champ de comas et d'aiguilles
La main cherche encore le réveil.
-
A t'attacher davantage à la forme qu'au fond,
Tu finiras bien par marcher sur l'eau.
-
Du poids de cent heures, je fais des bouquets.
-
Après la mouche qui accouche en bord de fenêtre, me voici de taille, ailé à mon tour par un inconnu. De ce pas, bien élevé, je vais donner suite ; mais enfin, du nœud, pape au vent, jusqu'à la terre promise et battue, y aura-t-il vraiment hélice ?
-
Cette petite nuit de pleine lune a fait tomber cette vieille barbe et du même coup, a agrandi ce visage.
Au matin, tout réapparait comme avant, mais ailleurs.
-
Lire le temps : les mois à la verticale, les années de gauche à droite.
De cela, jamais l'enfance ne devrait pas avoir à se soucier.
Est-ce, soudain, l'élastique ou le sol qui fait que l'on se rapproche ?
-
A part être,
Une dernière fois,
Passer les ponts,
Poncer les pas,
Puis s'effacer,
Je ne vois pas.
-
Plage arrière
Il y a ce dévers avant la dune et ses résineux avec ce pépin découvert au dessus, sur la grève. On s’assoit, on se saisit de l’urne et son couvercle que l’on crève : tout part d’un coup. Le vent ne laisse rien.
Il y a ce grain que l’on se prend, ces mains que l’on se donne, pas de présence sans éclipse, Pampelune ou ailleurs ; le soir, je reviens au Bled et note votre leurre.
S'il y a sens aux choses, ainsi qu'une grammaire attachée à la vie, c'est à la fin qu'on le doit.
Il y a ce dévers avant la dune et ses résineux avec ce pépin découvert au dessus, sur la grève. On s’assoit, on se saisit de l’urne et son couvercle que l’on crève : tout part d’un coup. Le vent ne laisse rien.
Il y a ce grain que l’on se prend, ces mains que l’on se donne, pas de présence sans éclipse, Pampelune ou ailleurs ; le soir, je reviens au Bled et note votre leurre.
S'il y a sens aux choses, ainsi qu'une grammaire attachée à la vie, c'est à la fin qu'on le doit.